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L’étape après le divorce : la liquidation et partage des intérêts patrimoniaux des époux et le sort des créances nées avant le mariage

Les rapports entre les ex-époux sont parfois complexes suite au prononcé du divorce si les questions relatives au patrimoine commun ne sont pas résolues par le divorce. Certes, les époux peuvent, pendant l’instance du divorce, passer toutes les conventions pour la liquidation et le partage de leur régime matrimonial, aux termes de l’article 265-1 du Code civil. Mais, il arrive souvent que cette question, source des conflits, demeure non traitée pendant la procédure de divorce, d’autant plus qu’il arrive que certaines créances soient nées avant le mariage. Les époux ont meublé leur résidence commune auparavant, ils ont acquis le logement commun en indivision, etc. Quel est le sort des créances nées avant le mariage, doivent être inclus dans les opérations de liquidation et partage des intérêts patrimoniaux des époux ou doivent être traitées à part ?

Dans le cadre du prononcé du divorce, le juge aux affaires familiales ordonne l’ouverture des opérations de liquidation, comptes et partage des intérêts patrimoniaux entre les ex-époux, mais pour des biens communs acquis après le mariage en excluant les biens existant le jour du mariage. Les époux contactent le notaire désigné ou demandent sa désignation par le Président de la chambre interdépartementale des notaires ou encore s’entendent sur le choix du notaire ensemble. Cette période peut durer plusieurs années, car les ex-époux doivent attendre le partage de leurs biens qui intervient après le jugement définitif de divorce. Il arrive que divorcés, les époux conservent en indivision un bien acquis pendant la vie commune, car le partage n’a pas pu s’effectuer en raison des désaccords, de l’impossibilité de racheter les parts de l’autre ou rendre la difficulté de vendre le bien commun. Certes, la composition du patrimoine du couple est arrêtée à la date des effets du divorce, mais sa valeur n’est définie qu’au moment du partage qui intervient parfois des années après le divorce, ce qui complique énormément la situation.

L’ordonnance n°2015-1288 du 15 octobre 2015 portant simplification et modernisation du droit de la famille a apporté des modifications à l’article 267 du Code civil qui prévoit qu’« à défaut d'un règlement conventionnel par les époux, le juge statue sur leurs demandes de maintien dans l'indivision, d'attribution préférentielle et d'avance sur part de communauté ou de biens indivis. Il statue sur les demandes de liquidation et de partage des intérêts patrimoniaux, … s'il est justifié par tous moyens des désaccords subsistant entre les parties… ». En effet, même si le désaccord persistant entre les parties est un motif principal de recours au juge, le pouvoir de liquidation du juge aux affaires familiales n’est plus subordonné à la présentation du projet liquidatif établi au préalable par le notaire.

En 2019, la Cour de cassation a fait valoir que « … la liquidation à laquelle il est procédé en cas de divorce englobe tous les rapports pécuniaires entre les parties et qu’il appartient à l’époux qui se prétend créancier de l’autre de faire valoir sa créance selon les règles applicables à la liquidation de leur régime matrimonial lors de l’établissement des comptes s’y rapportant … ». Elle invalide l’arrêt de la Cour d’appel où celle-ci a énoncé que le juge aux affaires familiales n’était pas compétent pour statuer sur l’indivision ayant existé entre les parties avant leur union matrimoniale. (Cass. 1ière civile, 30 janvier 2019, n°18-14.150). Ainsi, conformément à ladite décision de la Cour de cassation, les créances nées avant le mariage ont vocation à être intégrées dans les comptes de liquidation du régime matrimonial.

 

Source : https://www.courdecassation.fr


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Commentaires: 4
  • #1

    MANKOURI (mercredi, 02 octobre 2019 08:18)

    Bonjour,
    Suite divorce et vente du bien immobilier l'argent est bloqué chez le notaire suite à un différent de droits d'occupation.
    Sachant que le notaire pour la vente pris par les nouveaux acquéreurs n'a pas été mandaté par le JAF, faut-il prendre de mon côté un notaire pour ouvrir un dossier afin de trouver un accord à l’amiable et si à défaut d'accord (procès-verbal de carence) saisir le JAF pour qu'il procède définitivement au partage sachant que lors du jugement de divorce aucun notaire n'a été mandaté.

    Merci de votre retour

    rmak@free.fr
    0768669183

  • #2

    Reponse (mercredi, 02 octobre 2019 19:45)

    Bonjour, merci de votre demande, oui vous pouvez engager un autre notaire pour sortir de l'impasse, si aucun accord nest trouvé. Il faudra saisir le jaf pour qu'il tranche. Bon courage. Bien cordialement.

  • #3

    hicham (samedi, 04 janvier 2020 22:51)

    Bonjour,
    je viens de divorcer et je partage avec mon ex-femme un bien immobilier; je voudrais faire une demande de sortir de l’indivision et rachat de ma part. le notaire n'arrive pas à trancher. A qui dois-je m'adresser au tribunal pour faire cette demande;
    Merci pour vos lumières.
    hichamkhazy@yahoo.fr

  • #4

    raymond (dimanche, 01 mars 2020 13:44)

    bonjour,
    un mois avant le mariage,nous avons fait l'acquisition d'un terrain pour construire notre maison (acte notarié propriétaire par moitié chacun) financement apporté par madame .financement construction monsieur après mariage.
    aujourd'hui madame me réclame le remboursement de ce terrain réévalué.
    puis je espéré que ce terrain face partie de la communauté?